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Biographie d'Henry Lhotellier - Calais 1908 - Calais 1993

Peintre, graveur, maître verrier.

Calais 1908 - Calais 1993

Peintre, graveur, maître verrier.

Il est à signaler qu'une section « Henry/Lhotellier/Abstractions » a été créée en 2011 au Musée des Beaux-arts de Calais à l'occasion de l'agrandissement des espaces destinés à ses collections permanentes.

Pour connaître Henry Lhotellier, on peut se référer au catalogue raisonné de son œuvre gravé édité à l’occasion de la « Rétrospective Henry Lhotellier » présentée, pour les peintures et vitraux, au Musée des Beaux-Arts de Calais et pour les estampes, au Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines fin 1992, puis au Château-Musée de Boulogne-sur-Mer fin 1993. Pour l’élaboration du catalogue ont été missionnés pour les peintures et vitraux François Descamps, pour les gravures Roland Plumart.

Henry Lhotellier est né le 13 décembre 1908 à Calais. Il grandit dans un milieu familial entouré d’artistes locaux. Tout en suivant des études classiques, il suit les cours de l’Ecole des Beaux-Arts de Calais. Il obtient sa licence de Droit à la Faculté de Lille. Mais dès l’âge de 16 ans, il participe à l’exposition de l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale. Il pratique un temps une profession juridique tout en s’adonnant à la peinture et à la réflexion sur l’art. Il assume une vie professionnelle de maître verrier, technique qu’il a apprise en 1930 dans l’atelier de Pierre Turpin. En 1935, il reprend l’atelier de Pierre Fourmaintraux à Boulogne-sur-Mer. A partir de 1945, par le vitrail, il est impliqué dans la reconstruction des édifices religieux sinistrés du Nord-Pas-de-Calais.

En 1925, il rencontre Alfred-Georges Regner qui est à l’origine de l’Atelier St Luc à Calais. C’est le début d’une longue amitié.

Dès 1926, il réalise ses premières gravures sur bois, il apprend les techniques de l’eau-forte et du bois gravé dans l’atelier d’Henri Rolland, graveur et professeur de dessin à Calais. A cette époque, il a la révélation de la gravure expressionniste, celle de Frans Masereel et de l’Ecole belge, des artistes de la Brücke ou du Blaue Reiter en Allemagne. Très tôt, il découvre l’art contemporain par l’intermédiaire d’un oncle habitant Paris. Sa rencontre avec Félix Del Marle sera déterminante comme celle avec Auguste Herbin. Sa première peinture abstraite remonte à 1930.

Durant sa période parisienne, 1948-1956, il gravite autour du Salon des Réalités Nouvelles et du Groupe Espace. Il envoie trois œuvres au Salon en 1948 et y participera régulièrement jusqu’en 1956. Des premières toiles exécutées en 1946 aux grands panneaux de 1950 et 1951, le style s’affirme, se construit, s’épure, recherche de simplification, composition, équilibre, rigueur plastique des compositions sur panneau d’Isorel : Kerebes-1951, Simaldon-1952. Ce sera pour lui la période la plus féconde de son parcours. Ce Salon des Réalités Nouvelles lui offre surtout une formidable occasion de rencontres et d’échanges. On y voit se dessiner des tendances diverses, les abstraits lyriques avec Nicolas de Staël, Pierre Soulages, Serge Poliakoff et les abstraits géométriques. C’est dans ce dernier groupe qu’on trouve Henry Lhotellier avec - entre autres - Herbin, Del Marle, Kupka, Domela, Warb, Lempereur-Haut, Fleischmann et les artistes du groupe sud-américain Arte-Madi.

Avec Jules Paublan, il crée en 1953 le Groupe Sextant à Boulogne-sur-Mer et organise des expositions d’art abstrait. Il est très impliqué dans la vie culturelle des pays du Nord.

En 1970, il est, avec Alfred-Georges Regner, à l’origine du Salon de la Gravure Originale de Bayeux en collaboration avec Robert Hamon, alors conservateur du Musée Baron Gérard de cette ville.

A partir de 1970, il abandonne la peinture et ses effets de matière et met au point pour ses panneaux une technique de collage. C’est pour lui une forme d’exigence, une manière d’éviter comme il le dit en citant Delacroix « l’infernale facilité de la brosse ». Ne laissant rien au hasard, il conçoit l’œuvre préalablement à son exécution. Après la mise en place des éléments principaux par le recours au croquis, Henry Lhotellier prépare les matériaux : papiers découpés ou déchirés, peints, encrés, ou monotype. Ils sont ensuite, selon un processus prévu, assemblés et collés sur un support. Ainsi naissent ses grands papiers collés entre 1977 et 1979 : Artic, Anaglyphes ou le triptyque Héraldique de la neige.

En 1980, une exposition particulière lui est consacrée à Riga, URSS.

En 1984, un long périple en Chine le marque profondément et inspire ses créations. Il entame un ensemble de dix portraits imaginaires du mandarin Yu. Chaque portrait comme une facette d’une personnalité différente. Yu poète, Yu mathématicien, Yu philosophe, Yu géomancien. La série restera inachevée au moment de son décès en 1993.

L’ensemble de son œuvre gravé est conservé aujourd’hui au Musée du dessin et de l’estampe de Gravelines, soit cent estampes qui permettent d’éclairer un aspect secret mais essentiel de son œuvre. Il pratique des techniques peu usitées (eau forte, bois gravé, pochoir, empreinte, gaufrage colorié à la poupée, monotype).

Henry Lhotellier s’est toujours livré à une passion : «  Les possibilités de peindre m’étant mesurées, la seule réflexion sur l’art a été l’essentiel de ma recherche, avec quelques incursions réalisées dans des domaines très différents ». « Sans doute, ai-je tenté différentes expériences et aventures, en apparence contradictoires ; mais le temps m’a toujours manqué pour les poursuives, les perfectionner (ou pour les « exploiter », ce dont j’ai été heureusement préservé !) ».


Bibliographie

  • "Calais d’ici et d’ailleurs, son territoire et ses artistes" Silvana Editoriale, 2011.

  • Catalogue de l’exposition "Les liaisons heureuses", Musée Des Beaux-Arts et de la Dentelle de Calais, 2006-2007

  • Catalogue raisonné de l’œuvre gravé d’Henry Lhotellier, Calais, Gravelines, 1992-1993

  • "Henry Lhotellier, peintre et maître-verrier, de 1925 à 1956", mémoire de maîtrise de François Descamps - 1992 sous la direction de M.A. Stalter, professeur - Université de Lille III
  • Catalogue de l’exposition "Œuvres photographiques, rétrospective 1930-1933" au Musée des Beaux-Arts de Calais, 1989

  • Pierre Garnier, "Les dix portraits du mandarin YU" de Henry Lhotellier, "Ecrits sur l'art" n° 2, juin 1988

  • Pierre Garnier, Henry Lhotellier "Ecrits sur l'art" n°1- juin 1987

  • Catalogue de l'exposition "Réalités nouvelles 1946-1956 Anthologie de Henry Lhotellier", en collaboration avec Dominique Vieville, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Calais, 1980

  • Michel Seuphor, dictionnaire de la peinture abstraite, 1957

  • Michel Decaudin "Henry Lhotellier", bulletin de la galerie Raymond Creuze, 1957

  • Catalogue de l'exposition "50 ans de peinture abstraite", 1957

  • Cahier des Réalités nouvelles de 1948 à 1956


Expositions

  • 1929 Lille, Salon du Moustique, galerie Montsalut, avec Simon la Flize et Del Marle
  • 1931 Lille, Salon de la Mer, galerie La Flize, avec Gromaire, Tal-Coat, Laboureur,
  • Del Marle, Lempereur-Haut et les Belges Permeke, Van Den Berghe et Tytgat
  • 1931 à 1934 Boulogne-sur-Mer, Salon des Artistes du Boulonnais
  • 1937 Paris, Exposition Internationale (décor du pavillon d'Artois, vitrail)
  • 1938 Boulogne-sur-Mer, exposition d'art martial organisée par la Nef, avec Del Marle, Gleizes, Servaes
  • 1944 Paris, galerie du Verseau, exposition de groupe
  • 1945 à 1947 Paris, Salon de l'Art libre.
  • 1946 à 1948 Paris, Salon des Surindépendants
  • 1948 à 1958 Paris, Salon des Réalités Nouvelles
  • 1951-1952 Buenos Aires, "Comme tu le vois", avec le Groupe Arte Madi
  • 1953 Boulogne-sur-Mer, expositions avec le Groupe Sextant
1957 Le Cateau, réalisation d'un vitrail d'après "Joie" d’Auguste Herbin
  • 1957 Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, Première Biennale d'art abstrait, Groupe Structure
  • 1964 Lille, exposition particulière, galerie Zadig
  • 1965 Tourcoing, Musée des Beaux-Arts, "Peintres du Nord"
  • 1967 Calais et Dunkerque, "L'estampe originale de Cézanne à nos jours"
  • 1972 Saint-Omer, galerie S Garnier, exposition particulière
  • 1976   Saint-Omer, Musée de l'Hôtel Sandelin, "Henry Lhotellier, Papiers collés"
  • 1977 Paris, galerie Vercamer, "Six peintres du Nord et du Pas-de-Calais" 
  • 1980 Calais, Musée des Beaux-Arts, "Réalités nouvelles 1946-1956 Anthologie de Henry Lhotellier"
  • 1980 Riga, Musée des Arts Etrangers, exposition particulière
  • 1982 Lille, Musée d'Art Moderne, "De Matisse à nos jours"
  • 1989 Calais, Musée des  Beaux- Arts "Œuvres photographiques, rétrospective 1930-1933"
  • 1992-1993 Calais, Gravelines, rétrospective de l'œuvre gravé d’Henry Lhotellier
  • 1993 Château- Musée de Boulogne-sur-Mer, rétrospective Henry Lhotellier.
  • 2006-2007  Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle, "les Liaisons Heureuses"